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Teiva Bonno : « Transmettre ce que j’ai pu acquérir »

Originaire des Marquises, Teiva Bonno est passé de la navigation à la formation. Nous avons pu le rencontrer au centre des métiers de la mer où il exerce en tant que formateur dans le domaine de la mécanique afin d’en savoir un peu plus sur son parcours et ses motivations.

Nous sommes allés à la rencontre de Teiva Bonno, 38 ans, formateur du centre des métiers de la mer de Polynésie française. Originaire de Nuku Hiva, aux îles Marquises, il a obtenu un baccalauréat sciences et techniques de l’industrie option génie civil. Il a ensuite intégré le centre des métiers de la mer pour suivre diverses formations : il a commencé par les brevets de capitaine puis a effectué une année de navigation en tant que lieutenant avant de bifurquer vers les formations mécaniques pour terminer chef-mécanicien breveté 3000 kW.

Pour ce qui est de son parcours professionnel, il a travaillé en Polynésie sur des navires de la société Degage, de la société Aranui, il a également travaillé en Nouvelle-Calédonie avant de revenir en Polynésie française pour occuper le poste de maître de formation au centre des métiers de la mer de Polynésie française. Il est une des forces vives du CMMPF et reste un grand passionné de la mer et de ses métiers.

Parole à Teiva Bonno :

Comment es-tu passé de la navigation à la formation ?

« C’était une opportunité et une envie de changer un peu par rapport à la partie navigation. Cela reste dans le même domaine mais ce n’est pas tout à fait le même métier. J’ai eu envie de connaître cet aspect-là, de relever le défi pour voir si j’étais capable de transmettre ce que j’avais pu acquérir au cours de mes années professionnelles. »

Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ?

« C’est principalement le contact avec les stagiaires. On ressent de la satisfaction lorsqu’on constate que ce que l’on essaye de transmettre a été acquis, lorsqu’on voit évoluer les stagiaires qui sont passés par le centre. La satisfaction vient principalement de leur retour personnel lorsqu’on se revoit un an plus tard ou plus et qu’ils te disent à cœur ouvert que cela leur a apporté un plus. Il faut aujourd’hui, avec les technologies des navires qui évoluent, que tout le monde se forme. Voir des Polynésiens à des postes à responsabilités c’est gratifiant, il y a une satisfaction. »

Comment appréhendes-tu le déménagement du CMMPF ?

« Cela fait un peu plus de trois ans que l’on travaille dessus. On en a besoin car le centre a atteint sa pleine capacité au niveau de ses installations alors qu’on a besoin d’évoluer. C’est sûr que ce déménagement ne peut être que positif. Nous sommes entourés de l’océan Pacifique, c’est un domaine qui est exploité mais il y a encore de la marge. Nous, ici, au centre des métiers de la mer, on ne fait que de la marine de commerce et de la pêche, mais peut-être qu’avec le déménagement, on pourra développer d’autres filières comme la perliculture, l’aquaculture et j’espère bien, avec le nouveau centre, qu’il sera possible de regrouper ces métiers-là en un seul et même point. »

Quelles sont les qualités requises pour ces métiers de la mer, de la navigation ?

« Par rapport à l’aspect navigation, puisqu’il y a de nombreux autres débouchés dans le domaine maritime, il faut avoir un mental assez costaud dans le sens où ce n’est pas facile de partir de la maison pour plusieurs jours, plusieurs semaines voire plusieurs mois en laissant la famille derrière soi. Psychologiquement, cela peut avoir un impact. Il y a aussi la dureté de la mer, sans vouloir dire que les métiers à terre sont moins fatigants mais la mer éreinte pas mal le corps. Il faut de la rigueur et de la volonté. »


Teiva Bonno