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L’appel de la mer le plus fort

Vaitearii Brothers vient de débuter une formation au Certificat de Matelot Pont au Centre des Métiers de la Mer de Polynésie française. Vaitearii avait déjà un travail mais l’appel de la mer a été le plus fort.

Vaitearii Brothers est marié et, jusqu’à il y a peu, il était chauffeur-livreur. Diverses circonstances l’ont amené à prendre la décision de démissionner pour débuter une formation au certificat de matelot pont (CMP) au centre des métiers de la mer de Polynésie française, le CMMPF.

Le CMP, c’est un peu la première marche pour qui veut se diriger vers les métiers de la mer, il permet d’être un « membre d’équipage de navires armés au commerce exerçant des fonctions au pont sous l’autorité d’une personne ». La formation dure trois mois et permet ensuite d’accéder aux formations permettant de devenir capitaine comme le brevet de capitaine 200 ou 500.

Parole à Vaitearii Brothers

Comment es-tu arrivé au CMMPF ?

C’était un rêve d’enfance de travailler sur un bateau. Avant de venir au centre des métiers de la mer, j’étais chauffeur-livreur. J’ai vu un copain qui est passé par le CMMPF, je me suis dit « pourquoi pas moi, pourquoi ne pas passer par cette école pour voir si je ne pouvais pas aller dans cette voie ? ». J’ai un cousin qui est sur le Taporo VI. J’ai également été poussé par le capitaine du Terevau qui m’a conseillé de passer par l’école maritime de Fare Ute.

Pourquoi avoir quitté ton ancien métier ?

J’aimais bien le métier de chauffeur-livreur mais c’est comme si j’avais reçu un message d’en haut qui me demandait de changer de chemin, d’aller vers les métiers de la mer. C’est comme ça que j’ai choisi de venir vers cette formation. Mes parents n’ont rien à voir avec ce type de métier, ils sont « sur terre » mais mon grand-père pratiquait la pêche lagonaire. C’est le destin qui m’a amené ici. On est Polynésiens, c’est une manière de revenir un peu vers nos ancêtres.

Tes premières impressions ?

C’est plutôt sympa mais il faut être assidu et prêt à recevoir beaucoup de connaissances. J’ai pu revoir certaines choses auxquelles mon grand-père m’avait initié comme les attaches de filet. C’est intéressant. Le certificat matelot pont, c’est un peu une première approche, c’est la base pour pouvoir monter sur un navire. On a pu voir la description et la construction d’un navire, la navigation, les feux et balises…

Quels sont tes objectifs ?

Je pense me diriger vers la marine marchande soit sur la ligne Tahiti-Moorea, soit du côté des îles Australes. Je souhaite devenir capitaine et j’enchainerai sans doute avec le brevet de capitaine 200 mais je me dis que ce serait bien aussi de faire un brevet de mécanicien avant. J’ai encore un peu de temps pour réfléchir, je vais voir.

La famille te soutient ?

Quand j’ai annoncé à ma femme que j’étais admis à l’école, cela a été un peu difficile car elle ne comprenait pas pourquoi je voulais quitter mon entreprise vu les temps difficiles. Mais j’ai persisté, persuadé que c’était le destin qui m’avait poussé vers l’école maritime. La famille me demande régulièrement comment cela se passe et je n’ai répondu que des choses positives puisque j’apprends de nouvelles choses tous les jours. Dans la vie, il faut prendre des risques pour évoluer.

Au niveau de l’ambiance ?

Le monde de la mer est une grande famille. Il faut se serrer les coudes, être soudés pour travailler ensemble, s’entraider. Il faut prendre son avenir en main et ne pas se décourager. On entend souvent dire qu’il n’y a pas de travail en Polynésie. Il y a du travail mais il faut la motivation. Sans motivation, on ne va nulle part. J’incite les jeunes de venir s’inscrire à cette école. C’est une grande porte avec beaucoup de débouchés, beaucoup de voies différentes.




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