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Le champion de motocross devient capitaine de pêche côtière avec le CMMPF

On ne compte plus les titres de champion de Polynésie de motocross de Raiarii Vonbalou mais aujourd’hui, à 28 ans, une nouvelle page de sa vie est en train de s’écrire. Après s’être essayé à l’agriculture, il a démarré une formation au brevet de capitaine de pêche côtière au centre des métiers de la mer de Polynésie française. Une manière pour lui de se rapprocher de son père, de la nature et surtout de « faire ce qu’il aime ». Rencontre.

Raiarii Vonbalou a marqué l’histoire du motocross local en remportant de nombreux titres de champion de Polynésie dans la catégorie reine MX1. Mais les sportifs professionnels sont rares en Polynésie et Raiarii Vonbalou, âgé aujourd’hui de 28 ans, a dû chercher sa voie professionnelle.

Avec un baccalauréat professionnel « commerce » en poche, après avoir utilisé ses talents de pilote au guidon d’un deux-roues en étant livreur, il s’est investi dans l’agriculture. Il gagnait bien sa vie mais l’appel de la mer fut le plus fort, un appel à faire ce qu’il aimait vraiment, en suivant les traces de son père. Pour lui, devenir capitaine de poti marara, c’est aussi avoir une vie en connexion avec la nature.

Le centre des métiers de la mer de Polynésie française a su répondre à ses attentes et c’est avec satisfaction qu’il s’apprête à terminer sa formation de capitaine de pêche côtière.

Parole à Raiarii Vonbalou, 28 ans :

Ton parcours ?

« J’ai été au collège à La Mennais, puis au Lycée St Joseph de Pirae. J’ai eu mon bac. Ensuite, j’ai travaillé comme livreur puis j’ai été vers l’agriculture avant de revenir vers la pêche. J’ai toujours eu cette passion pour la pêche. Mon père s’y était mis. On avait commencé par aller pêcher le week end avec un « kau » alu dans le lagon mais je n’avais pas réellement accroché. Ensuite mon père est devenu pêcheur professionnel, il y a quelques années. J’ai voulu faire comme tout le monde : aller à l’école, chercher un travail…mais travailler pour quelqu’un, je n’ai pas trop aimé ça. J’ai voulu être autonome. »

Tu as eu un déclic par rapport à la pêche ?

« Pendant le confinement, j’ai beaucoup travaillé dans l’agriculture et cela m’a rapproché de mes parents. Mais avec l’agriculture, cela ne s’est pas passé comme je l’espérais donc, mon père étant pêcheur professionnel, je me suis dit pourquoi pas le suivre. Je l’ai assisté pendant ses sorties de pêche. Mes liens avec lui se sont renforcés et mon amour pour la pêche aussi. L’imaginer seul au large, toute la journée au soleil…vu qu’il n’est plus tout jeune, je me suis dit qu’il faudra un jour penser à la relève et il y aura un bateau. Alors si je dois attendre ce jour-là pour me former…je préfère anticiper. C’est un héritage que mon père me laissera, je dois donc en tenir compte et je veux pouvoir l’aider au mieux. »

Satisfait de cette formation ?

« Cette session dure cinq mois et comporte différents modules. La formation est abordable avec un minimum de logique et de travail. Elle m’a beaucoup plu car j’ai réussi à avoir plus de connaissances par rapport au navire, à la pêche. La formation m’a beaucoup appris, j’ai maintenant beaucoup plus de facilités. Je ne regrette absolument pas de l’avoir faite. On comprend beaucoup de choses, on apprend à mieux se débrouiller, c’est autre chose que de se former « sur le tas », comme on dit. »

Comment es-tu passé du motocross à la pêche ?

« Le motocross c’est aussi la passion, le plaisir. La moto m’a fait réaliser qu’il fallait travailler pour obtenir des résultats. Il n’y a pas de sous-métier et puis la pêche cela m’a permis aussi de me rapprocher de la nature. Le fait de voir notre île au retour de la pêche, de voir de beaux paysages, le fait de naviguer, de voir la mer, les poissons…c’est un super feeling. La pêche, c’est un plaisir naturel que nous offre notre île. J’ai fait une traversée jusqu’à Bora, j’ai découvert les îles en bateau. Le fait de dormir sur ton bateau, c’est un peu comme camper, c’est vraiment spécial. C’est vraiment quelque chose à vivre. »