Découvrez le profil de Dimitri Cabayal qui suit actuellement une formation au centre des métiers de la mer de Polynésie française dans le but de devenir capitaine de pêche au large. Il s’est inscrit pour environ une année de formation. Rencontre.
Le marin-pêcheur Dimitri Cabayal a pris la décision de devenir capitaine de pêche au large. Avec l’appui de son armateur et à travers le service de l’emploi, la formation et l’insertion professionnelle (Sefi), il a pu s’inscrire à une formation en vue d’obtenir le brevet de capitaine de pêche au large (BCPL) proposée par le centre des métiers de la mer de Polynésie française (CMMPF).
Le BCPL est une formation qui s’étale sur environ une année et qui permet de devenir « capitaine sur un navire de pêche d’une longueur supérieure à 25 mètres et armé à la pêche hauturière ». Pour y accéder, il faut le Bac (ou un diplôme de niveau IV) et avoir effectué « au moins trois campagnes de pêche pour une durée totale cumulée de quarante-cinq jours » ou être titulaire du brevet de capitaine de pêche côtière couplé à douze mois de navigation comme capitaine de pêche côtière.
Nous sommes allés à sa rencontre au CMMPF, pendant sa formation, afin de recueillir ses impressions.
Parole à Dimitri Carbayal, 26 ans :
Comment as-tu été amené vers la pêche ?
Je suis dans le domaine de la pêche mais pas ma famille, mon père travaille dans le domaine des assurances. J’avais monté mon entreprise mais j’ai voulu ensuite essayer quelque chose de nouveau. Un ami du quartier m’avait suggéré de faire de la pêche. Je me suis dit pourquoi pas, j’ai fait une campagne sur un thonier de 13 mètres, cela m’a plu. J’ai continué.
Qu’est ce qui te plaît dans la pêche au large ?
Tout. Le calme, la beauté de la vue, le travail qu’il y a à faire…J’ai dû mal à expliquer. J’aime mon métier. J’ai eu comme un déclic. C’était ma voie.
Qu’est-ce qui t’a amené vers cette formation ?
Mon patron m’a proposé de faire une formation pour être capitaine, j’ai saisi l’opportunité. La formation s’étale sur une année. Il y a du tracé de cartes, de la stabilité, la conservation du poisson, la sécurité…Il y a sept modules à passer dont un spécifique. Je suis là par choix personnel. C’est difficile, surtout quand tu pars de zéro, enfin j’avais le niveau bac…mais c’est faisable. On a un super professeur, Mr Constans.
Tu pêches dans quelle zone habituellement ?
Cela dépend des prix à terre. Si le thon rouge est plus intéressant, on va aux Marquises, si c’est le thon blanc, on va aux Tuamotu.
Quels sont tes projets ?
Ce diplôme va m’ouvrir une grande porte. Cela dépend du patron mais normalement, on retourne sur nos navires avec l’opportunité de prendre un commandement, tu deviens le chef en gros. C’est un super challenge que de devoir ramener du poisson, d’essayer de battre les records des anciens capitaines !
Un message pour un jeune qui souhaiterait se diriger vers le domaine de la pêche ?
Il faudrait déjà qu’il ait le pied marin, qu’il n’ait pas le mal de mer. C’est bien aussi d’être bien formé. Un CIN pêche, (ndlr certificat d’initiation nautique pêche) ce n’est pas la même chose que d’être sur un navire de commerce. Il y a la pêche, le commerce, il faut bien choisir son domaine.
Un dernier mot ?
Je tiens à remercier mon patron pour m’avoir donné l’opportunité de venir ici, merci aussi à l’école de nous avoir acceptés. Je salue les élèves de la formation ; au port de pêche, on se voyait mais on ne se parlait pas et maintenant c’est devenu une famille.